Sélectionner une page

Quelle que soit la cause, la mission, la taille, le domaine ou le champ d’action, toutes les organisations à but non-lucratif ont besoin d’argent pour concrétiser leurs projets. De sorte qu’ une bonne stratégie de collecte de fonds est essentielle à la mise en œuvre de programmes, de projets et d’activités. La composition de cette stratégie doit être quand même créative, en utilisant différentes possibilités d’action en fonction des différentes cibles de collecte de fonds : fondations, entreprises, fonds publics, particuliers fortunés, grand public.

Auparavant un outil utilisé par les start-ups et les PME, le financement participatif est de plus en plus attractif dans le milieu associatif.

Selon le portail PME du Secrétariat d’État à l’économie SECO, le financement participatif, ou crowdfunding en anglais, désigne une méthode alternative de financement faisant appel à un grand nombre de bailleurs. Chacun ne fournit qu’une petite partie du montant total nécessaire à des projets très divers. La mobilisation des bailleurs s’effectue généralement via des plateformes qui mettent en contact les porteurs.ses de projets avec des contributeurs.trices, le plus souvent des particuliers.

Le financement participatif est donc un outil qui, si bien utilisé, peut apporter des avantages financiers ainsi que l’opportunité de bien positionner votre organisation auprès du public favorable à votre cause et de créer une communauté solide autour d’un projet. 

Cependant, se lancer dans une campagne de financement participatif demande beaucoup d’investissement de temps et d’effort de la part de porteurs.ses de projets. Dans cet article, je parle avec Susana Alzate, directrice de l’association Tricrochet à Genève, qui partage son expérience récente d’une campagne réussie.

1- Que fait l’association Tricrochet et pourquoi une campagne de crowdfunding en ce moment ?

L’association Tricrochet est une association reconnue d’utilité publique qui travaille depuis 8 ans en faveur de l’environnement avec et pour les Genevois·es. Plus qu’une association, nous sommes une grande famille qui promeut une façon de vivre, un nouveau mode de consommation. Ensemble, nous tissons un avenir plus durable, dans le respect et en harmonie avec la nature. Nous sommes une association où la réutilisation des matières plastiques et l’usage de techniques manuelles telles que le tissage et la couture, sont utilisés en plus comme une source d’intégration sociale et économique, ainsi que comme un créateur de liens intergénérationnels. 

Pour cela, nous proposons des ateliers créatifs et de sensibilisation autour de la revalorisation des matières plastiques et textiles récupérés. Nos programmes « Sensibilise » et « Consolide », nous ont apporté une solide expérience dans l’élaboration et l’animation des ateliers de création et de sensibilisation. 

Pourtant, l’association Tricrochet ne disposait pas de son propre espace pour développer ses ateliers et ses créations. L’équipe travaillait dans un espace partagé par plusieurs associations, avec un accès seulement à des horaires limités ; deux jours et demi par semaine. Cela nous limitait donc énormément. 

La campagne de financement participatif a été mise en place pour avoir un nouveau local permettant d’élargir les activités de l’association, de faire grandirnotre impact et de proposer des nouveaux ateliers et des nouveaux horaires pour les ateliers déjà existants. Notamment, ce nouveau local sera le premier pas vers la mise en œuvre du prochain projet de l’association, qui consiste à proposer des ateliers destinés à aider les entreprises dans leur transition écologique. 

2- Quelle plateforme a été choisie et pourquoi ?

Nous avons choisi la plateforme SIG Impact parce que la mission de Tricrochet est très alignée au programme éco21 de SIG, activateur de la transition énergétique à Genève depuis 2007 et pour cela, nous avons rempli toutes les conditions de participation. SIG Impact est une plateforme bien positionnée à Genève, par et pour ses habitants, ses problématiques et ses solutions. Donc c’est une plateforme très ciblée par rapport à notre thématique, avec une audience importante et très intéressante géographiquement. Une autre raison, c’est qu’il y a moins de projets en même temps dans cette plateforme. L’accompagnement a été d’ailleurs impeccable.

3- Comment définir le cadre de la campagne et qu’est-ce que faut-il planifier avant le lancement ?

Pour se lancer dans une campagne de crowdfunding, il faut avant tout comprendre la capacité de l’organisation de fédérer une communauté et bien mesurer si le porteur-se du projet et son équipe sont prêts pour s’investir à animer la campagne, à parler aux proches et aux proches des proches, à se présenter, à se manifester sur les réseaux sociaux. La motivation est essentielle ! 

Il faut connaître le 3 cercles du public cible et travailler sur un après l’autre depuis le pré-lancement jusqu’au sprint final. Le 1er cercle sont les proches, famille, ami·es, toute personne ayant un lien étroit avec le projet et/ou de confiance. Ils seront les ambassadeurs et ambassadrices et premiers relais de campagne, parties prenantes à côté du porteur.se du projet. Il faut absolument s’assurer qu’ils sont prêts à participer à la campagne. Le 2ème cercle sont les ami·es des ami·es, des proches, collègues, connaissances, communautés. Ce 2ème cercle ne vous connaît pas très bien et pourtant, ce sont ceux du premier cercle qui partageront personnellement les informations de la campagne de manière à convaincre le deuxième cercle. 

Le 3ème cercle est finalement le grand public, c’est-à-dire les personnes qui habitent proche, qui ne connaissent pas l’organisation mais qui pourront bénéficier du projet en question.

Trois règles d’or pour le cadre du projet : avoir un objectif réaliste ; déterminer une durée compatible avec la capacité de communication quotidienne, en revanche, jamais plus que 4-5 semaines ; proposer des contreparties attractives.

4- Quelle est l’importance de la présence digitale de l’organisation et comment activer les réseaux sociaux en faveur de la campagne ?

D’après mon expérience, je dirais qu’une campagne de financement participatif est en réalité une campagne de communication autour d’un projet ou d’un objectif spécifique. Son succès repose sur l’engagement que l’équipe est capable d’établir, il est donc essentiel que l’organisation dispose déjà d’une communauté active en lien avec ses activités ainsi qu’une présence dans les médias sociaux. Et il est impératif que toutes les personnes impliquées dans la campagne (porteur.se, équipe, bénévoles, ambassadeurs, ambassadrices, proches) soient motivées pour travailler dur chaque jour pendant la période de campagne.

5- Sur la mobilisation de la communauté : opportunités et défis observés.

Notre campagne est devenue un outil de sensibilisation à notre mission, atteignant un engagement record et générant de la visibilité et reconnaissance de l’association dans les réseaux sociaux. Quelques chiffres de ce résultat : 14 % de nouveaux abonnés à notre newsletter; 2’000 vues dans les vidéos de la campagne alors que notre moyenne était de 200 vues.

Je dirais qu’un léger défi a été la diffusion de la campagne auprès de nos membres, étant donné que la majorité d’entre eux ne sont pas familiers avec ce type d’initiative, notamment les personnes âgées. Il a fallu un certain temps pour expliquer comment partager, comment participer, comment expliquer. Cependant, le défi le plus important a été de maintenir la motivation et l’élan tout au long de la campagne. Il est nécessaire de travailler chaque jour, de communiquer, de publier, de parler aux gens et d’encourager les autres à faire de même.

C’est parti ! 5 conseils pour y arriver !

  • Engagez les proches, ils seront vos premiers contributeurs et premières contributrices, mais aussi ceux qui partageront personnellement les informations sur le projet en tant qu’ambassadrices et ambassadeurs.
  • Réfléchissez bien sur les contreparties, c’est fondamental d’avoir des contreparties intéressantes et attractives. Pensez même à changer les contreparties au milieu de la campagne pour maintenir l’engagement. 
  • Choisissez bien votre équipe de campagne et assurez que vous et votre équipe êtes prêts à travailler à 100 % chaque jour de la campagne.
  • Préparez la vidéo et la page de la campagne avec soin et critère. Pensez à raconter votre histoire de manière authentique et ouverte, expliquez vos besoins et vos intentions de manière émotionnelle. Il faut une histoire qui parle aux gens, qui les incite à vouloir y participer.
  • Utilisez la campagne pour tester un projet de votre association, pour savoir si la communauté accepte les idées du projet. Si elle accepte, elle s’engagera !

Découvrez ici la campagne réussite de l’association Tricrochet : https://www.sig-impact.ch/projets/tricrochet/


Vous avez besoin d’autres conseils ou d’un accompagnement pour votre organisation ? Parlons-en !

Et pour rester informés des prochains articles, suivez-moi sur LinkedIn et inscrivez-vous à la newsletter.

Copyright © 2023 E | C Consulting – All Rights Reserved – Pour utiliser ce contenu, merci d’en demander préalablement l’autorisation et d’en citer la source en cas d’accord.